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ADÉLAÏDE DE BRUNSWICK


château du comte, situé à l’une des extrémités de la capitale des états de ce seigneur.

Sur la recommandation de celui qui vient d’amener ces dames, le concierge les reçoit avec tous les honneurs possibles ; et le conducteur, bien récompensé, retourne en hâte auprès de son maître.

— Je suis perdu, s’écria le major, dès que le calme fut rétabli ; je périrai cela est certain ; jamais une telle négligence ne me sera pardonnée, et l’on croira que ma propre main vient d’allumer ce feu pour favoriser ce qui en résulte.

Tel était l’état affreux de l’infortuné Kreutzer, lorsque Mersbourg arriva chez lui. On présume aisément quelle fut sa surprise et de quelle violence durent être les reproches qu’il adressa au major.

Kreutzer assura qu’il convaincrait le prince de son innocence, et il ajouta que sa fille passerait tout au plus pour avoir partagé l’évasion, ce qui était un tort bien excusable dans une jeune personne séduite par sa souveraine et que déterminent à la fuite d’aussi impérieuses circonstances.

Le comte dîna chez le major, visita les dommages occasionnés par l’incendie et retourna promptement à Frédéricsbourg.

Il est facile d’imaginer le chagrin que le prince éprouva du rapport que lui fit Mersbourg.