résistait aussi vertueusement à ce qui lui paraissait
nécessaire pour réussir, et dont l’autre ne s’ouvrirait
vraisemblablement qu’avec peine. Cependant
son espoir ne s’anéantit point, et il résolut de
poursuivre ses plans, quelque criminelle que
pût être sa conduite dans l’adoption de ses moyens.
Les fêtes terminées, on se trouva un peu plus seul dans le château. Cette solitude procura facilement au comte la possibilité d’entretenir la princesse de Saxe. Chargé de la conduire un jour à un rendez-vous de chasse, dès qu’ils furent l’un et l’autre dans le même char, le comte mit la conversation sur la félicité dont il ne doutait pas que la princesse goûtât, dans les bras d’un époux tel que le prince de Saxe. Adélaïde, qui ne voyait point le comte d’un mauvais œil, depuis qu’il figurait à sa cour, et qui lui trouvait même dans le caractère des choses qui paraissaient convenir au sien, ne craignit pas de s’ouvrir à lui sur différents points, et principalement quand elle crut ne reconnaître dans ce seigneur que du désintéressement personnel et le plus entier dévouement. Adélaïde avait beaucoup de fierté ; mais le rang élevé de Mersbourg mettait la princesse à son aise. Elle laissa donc voir au comte que ce bonheur dont il la croyait comblée n’était pas aussi réel qu’on se l’imaginait.