Elles prirent naissance en Italie, vers le temps de
Théodoric qui les mit à la place des gladiateurs
que venaient de réformer ses édits. Ces mêmes
jeux se répandirent ensuite à Vérone et à Venise,
d’où ils parvinrent chez les autres nations. On
vit, en 870, les enfants de Louis le Débonnaire
signaler leur réconciliation par ces jeux. Henri
l’Oiseleur, en 920, pour fêter son couronnement,
en donna une représentation où l’on combattit
à cheval ; l’usage s’en perpétua ensuite dans le
reste de l’Europe, et tout le monde connaît le
malheureux événement qui les fît abolir en
France[1]. Tel était donc le (divertissement agréable,
et rare à cette époque, que le prince de Saxe
voulait donner à son épouse.
Dans cette intention, tout ce qui se trouvait de chevaliers en Saxe fut convoqué pour cet événement, et chacun s’y trouva, non pas avec tout l’apparat qu’on employa depuis dans ces superbes exercices, mais du moins avec la pompe que permettaient pour lors les fortunes et les circonstances. Il n’y eut point d’armes appendues,
- ↑ Ce fut à l’occasion du mariage de Madame, sœur du Roi, que se donna à Paris le dernier tournoi où Montgommery blessa Henri II à l’œil par un éclat de sa lance : le Roi tomba du coup et en mourut. Ces fêtes furent de ce moment abolies pour toujours. (Note de Sade.)