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j’ai été déterrer une petite créature avec laquelle l’ami qu’il destine à sa fille, a vécu, à la vérité quelques mois : que j’ai fait venir cette dulcinée dans ma terre, et qu’après l’avoir bien instruite, je la fais passer pour une fille à moi, enlevée par lui au berceau, dans l’abominable dessein de la prostituer à son ami ; que par ce moyen, cet ami étant le même que celui dont il veut faire son gendre, ne peut plus maintenant le devenir, puisqu’il se trouveroit alors avoir eu commerce avec les deux sœurs ; fable exécrable, ajoute-t-il, qui ne peut avoir été suggérée à sa femme, que par un esprit diabolique, qui veut le perdre, et lui et sa famille. Or, cet esprit infernal, c’est vous, mon cher Valcour. Voilà les favorables impressions qu’il commence à donner de vous, pour en venir sans doute à quelque chose de plus sérieux ensuite. Prenons-y garde… Je crains tout. Maintenant pour autoriser ce qu’il dit, pour convaincre de toutes mes impostures, il a produit le certificat que vous lui connaissez de la prétendue mort de