attendre de sa vigueur… Voilà donc déjà pour le physique ; mais la petite méchanceté de donner du chagrin, a bien une autre jouissance morale… qui, je le sens, n’est pas entendu de ton lourd esprit,… dis,… avoue-le,… comprends-tu, que de dire à une femme intérieurement tout, en la soumettant à ses feux. « Si tu savais que le plaisir que je cherche avec toi, n’est nourri que du charme piquant de te tromper ;… que ton erreur ;… que ta bonhomie ;… que la manière enfin dont je te rends ma dupe ; compose tout le sel que je trouve aux voluptés dont je m’enivre,… et que ces voluptés seraient nulles pour moi, sans l’aiguillon de la perfidie. » — Hein, Dolbourg, tu n’entends pas plus cela que du grec ? Semblable à l’âne, qui broute l’herbe fine d’une prairie verte, sans distinguer le simple précieux, du jonc sauvage, tu dévores indifféremment tout ce que ta bouche rencontre sans examen et sans analyse ; sans te faire de principes sur rien, et sans jamais jouir de tes principes, ne suis-je
Page:Sade - Aline et Valcour, ou Le roman philosophique, tome 4, 1795.djvu/70
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
![](http://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/thumb/4/48/Sade_-_Aline_et_Valcour%2C_ou_Le_roman_philosophique%2C_tome_4%2C_1795.djvu/page70-1024px-Sade_-_Aline_et_Valcour%2C_ou_Le_roman_philosophique%2C_tome_4%2C_1795.djvu.jpg)