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Duval, transporté d’amour et de désirs, en me captivant d’une de ses mains, pendant que de l’autre… maîtresse idolâtrée, ne m’envie pas au moins ce que le hazard et mes yeux m’offrent ici de jouissance ; laisse… laisse-moi m’enyvrer de ces charmes dont tu me refuses la possession… laisse moi respirer à la fois dans chacun d’eux, et l’amour et la volupté… ne les soustraits pas au culte que je leur rends… je jouirai seul puisqu’il le faut, je t’abandonne, cruelle, tout ce que je ne peux obtenir de toi ; mais ne m’enlève pas ce que la fortune me donne… que de graces,… que de fraîcheur,… quels contours savans et délicieux. — Ah ! comme tout est beau, comme tout est délicat en toi. — Ô ! Léonore, es-tu l’ouvrage d’un dieu,… es-tu donc un dieu toi-même ! — Ah ! juste ciel, n’arrête pas ces effets brûlants d’un amour aveuglé, tu les vois, tu les sens, perfide, le sacrifice est offert, et je n’en suis que plus malheureux !

Quelque résistance que j’eusse pu op-