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autant qu’ils peuvent, pour jouir dans leurs assemblées d’un peu plus d’agrémens que ne leur en offriraient celles du pays. Au bout d’un mois le cercle de Duval fut principalement formé de ce Duprat dont je viens de vous parler, du consul d’Espagne, de celui d’Angleterre, d’Hollande, de Portugal, et de quelqu’autres fameux négocians ; ils avaient tous leurs femmes, dont je faisais également ma société ; et qui, toutes me regardaient comme l’épouse, en titre du consul de France.

Cependant Duval m’aimait de plus en plus, et remplaçant les propos par des procédés, il n’y avait plus rien qu’il n’entreprit pour réussir ; ses attentions se portaient même si loin, qu’on le raillait dans la société sur ce qu’il venait donner en Égypte le spectacle plaisant, d’un époux amoureux de sa femme.

Un jeune Portugais des colonies du Zanguébar, neveu du consul de sa nation et envoyé en Égypte pour des affaires relatives au commerce, fut celui qui s’apperçut