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retards, enfreindre une promesse dont mon cœur est garant.

On m’emporte de nouveau, je suis placée dans un coin de la felouque, et l’on met sur-le-champ à la voile.

Trois fois le jour, sous le prétexte de prendre quelque chose dans une de ces caisses, Dolcini ouvrait le cercueil, me donnait de l’air, renouvellait mes provisions, et me consolait par quelques paroles tendres, de tout ce que la crainte qu’il avait d’être poursuivi, l’obligeait à me faire souffrir.

Un orage épouvantable s’éleva sur la fin du quatrième jour, c’était le même qui jetta Sainville sur la côte de Malthe, et qui nous y précipita également ; mais le roulis de la felouque, entièrement sur le côté, et qui fit plus de 80 lieues dans cette situation, m’avait tellement harassée, que j’avais perdu connoissance ; et voilà qui vous explique la scène que Sainville vous a peint. Voilà qui vous éclaircit l’histoire de la bierre emportée dans une