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et qu’il allait en conséquence exécuter les ordres de son maître ; il lui recommanda le plus grand silence ; la bierre fut apportée, tous deux m’ensevelirent… Allez vous reposer, dit alors Dolcini à la garde ; votre devoir est rempli ; on viendra la prendre au milieu de la nuit, et nous l’enterrerons… un seul homme et moi pour que le secret soit plus exact… Allez.

La bonne femme qui ne demandait pas mieux que d’avoir son congé, se retira, et délivré d’elle, Dolcini put m’arranger plus à l’aise dans le cercueil qu’il avait fait préparer.

Il était impossible d’être mieux, excepté ce que l’esprit pouvait avoir à souffrir dans une telle situation, le corps assurément, s’y trouvait à l’abri de tous maux, on y était commodément couché, on y respirait à merveille, mais je ne sais quoi de lugubre, rendait quoiqu’il en fut la position cruelle.

L’instant du départ arriva, Dolcini qui n’avait pu remplir les derniers soins nécessaires à notre embarquement avant que