Page:Sade - Aline et Valcour, ou Le roman philosophique, tome 3, 1795.djvu/65

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

morte vous la ferez secrètement enterrer, et vous direz au curé qu’il ait à se taire, à recevoir son argent, et à réciter quelques patenôtres pour l’ame de cette pauvre créature, que je n’ai pas même eu le plaisir d’envoyer en enfer.

Voyez quelle ame, me dit Dolcini, en me faisant voir ce fatal billet, il aurait obtenu vos dernières faveurs, qu’il n’eût pas pensé différemment, enfin, vous avez la permission de mourir, n’est-ce pas beaucoup pour un tel monstre ?

Il s’agissait maintenant de tromper ma garde, elle était fine, adroite… c’était une surveillante dangereuse ; mais je remplis mon rôle avec tant d’art, j’imitai si bien les syncopes, les frissons, les angoisses, les évanouissemens, que je la rendis totalement ma dupe. Une dernière crise eut l’air de m’enlever tout-à-fait. Dolcini lui déclara que j’étais morte,

    pas à ce cas-ci, où Fallieri ne fait ou n’écrit qu’une noirceur gratuite.