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ment dans ma fortune ! j’étais hier l’esclave et l’agent du vice, je deviens aujourd’hui le vengeur et le soutien de la vertu !

De ce moment : les bulletins que Fallieri envoyait prendre chaque jour, changèrent absolument de style, ma maladie devenait dangereuse, elle pouvait tourner mal, il était impossible de répondre de ma vie, et Dolcini bien sûr d’être refusé, demandait l’assistance d’un médecin… Ne m’en parlez plus, répondit enfin le cruel Fallieri, (tant il est vrai que le libertinage étouffe tous les sentimens de la nature ;)[1] quand elle sera

  1. Il n’étouffe pas les sentimens de la nature, mais il entraîne à l’égoïsme, les désirs du libertin, presque toujours en contradiction avec les devoirs sociaux, et se trouvant dans son ame d’après les principes qu’il s’est fait infiniment plus fort que ces devoirs, il les anéantit, mais il n’a point étouffé la nature, il n’a fait que céder à l’égoïsme. Cet axiome général ne va pourtant