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qui pouvaient l’assurer de m’y voir répondre encore mieux.

L’essentiel serait de vous tirer d’ici, me dit-il, un jour avec empressement. — Hélas ! c’est tout ce que je desire. — Cela n’est pas aussi facile que vous l’imaginez… pas si aisé que je le voudrais, nous sommes entourés d’espions, cette femme qui vous soigne en est un… que nous ne devons même pas penser à pouvoir écarter, quant à moi… que le coup réussisse ou non, sur la seule entreprise, je suis perdu sans ressource, moyennant quoi le plus sûr, si réellement vous avez un peu d’amitié pour moi, est de consentir à passer en Sicile, ma patrie, où je vous donne ma parole de vous épouser aussitôt que nous y serons, mais pour y passer, comment faire ? — Si vous m’aimez réellement, devez-vous me le demander ? Votre tendresse ne doit-elle pas applanir toutes les difficultés qui vous effarouchent ? — Ah ! croyez qu’il faut qu’elles soient insurmontables, puisqu’elles m’arrêtent un moment. Puis au bout d’un peu de réflexion.