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l’autre, une femme à moitié endormie,… qui s’imagine recevoir les chastes embrassemens d’un époux… Il n’en avait pas fallu davantage,… le malheur était consommé… Madame de Bersac fut la première à le dire ; elle se jetta en pleurs aux pieds de son mari ; elle lui demande de la venger de l’outrage odieux qu’elle vient de recevoir ; et cette nouvelle circonstance changeant tout-à-coup le tableau, en varia les teintes gracieuses de Thalie, contre les noirs pinceaux de Melpomène. Voyant les choses devenir lugubres, nous volons, Clémentine et moi ; je nomme mon amie, elle implore la grace de son époux : Santillana, en honnête homme, accourt lui-même aux genoux de madame de Bersac, la supplie d’oublier une faute qu’il n’a commis que par inadvertance ; et se retournant aussi-tôt vers le mari, il le conjure de se venger, et qu’il ne s’en défendra pas, si ses excuses ne sont point acceptées. L’attitude est fixe ; un moment chacun s’observe et réfléchit.