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honte commune, s’esquivant à la hâte, fuyant à travers les ténèbres, et la femme qu’il deshonore, et le mari qu’il outrage, et pour terminer en un mot la scène, Clémentine et moi, nous reconnaissant, nous embrassant toutes deux dans le même lit, nous accablant de questions réciproques, et ne pouvant venir à bout de nous entendre, par la multitude des mouvemens qui nous agitent tour-à-tour.

Ne vous laissons pas contempler plus long-tems ce tableau singulier, ce serait refroidir votre attention, que de ne pas vous l’expliquer tout de suite.

Clémentine était la jeune femme qui venait de se coucher près de nous ; elle était cette épouse chérie de l’alcaïde Santillana qui s’en allait avec lui en Biscaye : nous allons revenir aux événemens qui l’avaient amenée là : poursuivons. La débauche des deux amis, mais quel était ce second ami, Brigandos ; oui, madame, Brigandos, sous le nom de Rodolphe, échappé de l’inquisition, par les soins