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dans le nôtre, elle ajoutera étonnamment à l’éclat de votre réputation. On prononcera sans cesse, avec une sorte de respect, les noms des Gaussin, des Doligni et des Préville, ils imprimeront toujours à-la-fois des idées de talent et de vertu. Réfléchissez d’ailleurs à tous les agrémens du métier ; jouissez du parfum des roses, moissonnées sur aussi peu d’épines, quoi de plus flatteur pour l’amour-propre, que de se trouver l’idole de la scène ! de n’y jamais paraître que pour l’entendre retentir des applaudissemens qu’on vous prodigue ; comme on respire avec délices l’encens offert à ses autels ; votre nom vole de bouche en bouche ; il ne s’y prononce qu’avec des éloges ; les hommes vous aiment, vous desirent, vous recherchent ; les femmes vous envient, vous cajolent et vous imitent ; vous donnez à-la-fois le ton et les modes ; vous ne paraissez, en un mot, jamais, sans que toutes les sensations de l’orgueil ne soient enivrées tour-à-tour. Si vous avez de la conduite, les