Page:Sade - Aline et Valcour, ou Le roman philosophique, tome 3, 1795.djvu/498

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

tout ce que je fais pour te mériter ; Ah ! répondis-je, avec enthousiasme, vous me forcez de joindre la reconnaissance la plus vive, à tous les sentimens que vous m’avez inspiré… Je ne suis plus maîtresse de mon cœur ; il ne m’est pas possible de vous le refuser… Ensuite, pour gagner du temps, je le priai de me faire voir sa maison. Cent bougies furent aussitôt allumées, et il me promena par-tout. — Arrivés enfin dans un cabinet charmant, où tout inspirait la volupté, où la quantité prodigieuse de glaces multipliaient les situations, où les canapés les plus moëlleux semblaient offrir partout des trônes à l’amour ; l’incontinence de dom Crispe parla plus haut que sa délicatesse. Il me serre dans ses bras avec ardeur… me dit qu’il ne veut pas aller plus loin sans recevoir des preuves du sentiment que je lui avoue ; et ses mains libertines errent de tous côtés. Arrêtez, lui dis-je, en me débarrassant lestement de lui… Je le vois bien ; vous ignorez l’art de jouir ;