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tibles, qu’elle poussa des cris affreux, et convint qu’elle était effectivement vouée au démon dès son enfance. On lui demanda quel motif avait pu engager ses parens à en agir ainsi ; elle dit qu’elle l’ignorait ; et on la rappliqua pour tirer d’elle ce second aveu. Après avoir encore souffert long-tems, et ne sachant que répondre à cette question : elle dit pour se soustraire aux maux qu’elle endurait, que ce qui fait qu’on l’avait vouée au démon, était l’espoir de lui faire faire sa fortune, et que c’était d’ailleurs un des dogmes de sa religion. — Enfin on lui demanda quels étaient les complices que son père pouvait avoir hors de la troupe ? elle dit qu’elle ne lui en connaissait aucun. On la réchauffa, mais de beaucoup plus près. Elle jetta des cris épouvantables, et tressaillit avec tant de violence, qu’elle s’enleva de plus de deux pieds ; quoiqu’elle fût fortement contenue. Tous ses traits étaient renversés, ses cheveux hérissés sur sa tête, s’agitaient et se dressaient d’eux-mêmes ; ses