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Laurentia, vint nous supplier de recevoir deux dominicains qui brûlaient d’envie de nous connaître, et sans nous donner le temps de la réponse elle les poussa dans notre chambre. — Un moment madame, dis-je à cette insolente courtière, en me levant avec horreur, ces messieurs n’étant que deux, n’ont pas besoin de quatre femmes, laissez-nous retirer mon amie et moi. — Comme il vous plaira, répondit la duègne, à qui sans doute notre chef avait bien défendu de nous contraindre ; agissez suivant vos désirs, ces deux demoiselles suffiront pour nos révérends, vous pouvez passer dans la salle, vous y serez libres et tranquilles, pendant qu’on va se servir un instant de vos chambres. Nous descendîmes, et ces infâmes se divertirent tellement de nos compagnes, qu’il ne nous fut possible de rentrer chez nous que le soir.

Clémentine avait fort peu d’envie d’aller chez le vieux courtisan, négligé la veille pour l’intérêt de ses faux plaisirs, elle y craignait quelques nouveaux pièges, et sa