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celles que tu n’as jamais partagées… Et Clémentine m’embrassait en pleurant. Je n’eus pas besoin de lui faire promettre d’être sage, elle en trouvait le serment dans son cœur, sans qu’il fût nécessaire de la rappeler à l’utilité de cette conduite, attendrie par ses regrets et par ses larmes, je la calmai, et lui fis du moins passer une nuit tranquille.

Le lendemain Florentina vint nous voir, avec celle de nos compagnes qui avait engagé Clémentine, à aller chez l’homme qu’elle avait été visiter la veille, mon amie ne put s’empêcher de faire des reproches à celle-ci, mais ce fut là, où je pus remarquer l’extrême différence qui se trouvait entre Clémentine, dont tout le tort était d’avoir une mauvaise tête, et une créature vraiment libertine comme celle qui avait voulu la débaucher. — Bon, bon, répondit Aldonza, il ne faut pas être si difficile dans notre métier ; as-tu donc imaginé que je t’envoyais chez l’amour, et qu’il t’attendait au sein des plaisirs