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leur inconduite peut exposer une famille, je ne m’étonne plus si les loix ont punies leurs fautes plus sévèrement que celles des hommes. Et moi je m’en étonnerai toujours, a répondu madame de Senneval… Ce sont eux qui sont nos séducteurs… Eux qui abusent de notre faiblesse et de leur supériorité, ils sont la première cause de nos torts ; eux seuls en mériteraient donc la punition. — Tout cela exigerait d’être discuté à loisir, a dit le comte de Beaulé, il y a un peu de la faute des deux partis, et beaucoup de raison de part et d’autres, ce ne sont ni les hommes qui attaquent, ni les femmes qui cèdent qui ont tort. La première origine du mal, est dans la disproportion des mariages et dans l’impossibilité du divorce, qu’un jeune homme épouse la femme qu’il aime, et que quand tous deux sont las l’un de l’autre, ils puissent changer à l’amiable, et vous ne verrez plus d’adultère. C’est une vérité que Sainville vous a fait voir dans sa constitution de Tamoé, n’y revenons plus maintenant,