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ses yeux distinguent à peine les traits qu’on lui présente ; il y lit à la fin les mots suivans de la comtesse sa mère.

« Il ne me reste que le tems d’avouer mon crime et de le réparer ; dom Juan n’appartient point au comte de Flora-Mella ; il est le fils du duc de Medina-Sidonia. J’exige en expirant que le duc aille réparer sa faute aux genoux mêmes de mon mari ; qu’il implore de lui son pardon ;… qu’il réclame son fils, qu’il le reconnaisse comme fruit de l’hymen dont il perdit autrefois la compagne, et qu’il déclare ce fils, en cette qualité, son héritier universel. Je ne publie rien, en exigeant ceci ; ma malheureuse conduite avec le duc a été trop connue, pour que ces dispositions puissent apprendre ce qu’on ignorait ; je répare et ne divulgue point. J’enlève un poids affreux de ma conscience ; elle n’était vraiment bourrelée que de l’horreur de sentir mon époux embrasser un fils qui ne lui appartenait pas… Ô femmes imprudentes, ô vous qui pourriez imiter mes écarts, songez qu’il n’est