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sent quand elle se trouve avec dom Juan, et le comte l’engage lui-même à écouter les avis d’un frère qui ne veut que la félicité de sa sœur.

Léontine ne fut pas long-tems à démêler les ruses de l’amour ; mais trop prudente pour les révéler, elle ne s’occupa qu’à tâcher de n’en pas être la victime.

De son côté dom Juan était bien loin, comme on le croit, d’employer pour les intérêts de dom Diegue, les doux momens qu’on lui laissait. Peindre son amour en traits de flamme, proposer mille moyens différens de le faire triompher et de fuir, voilà comment s’employaient ces instants… Si précieux d’abord au cœur de Dom Juan, si cruels ensuite quand il voyait que l’inflexibilité de sa sœur ne lui opposait que des refus.

Une fois certain de cette insurmontable résistance, rien ne l’arrêta ; il s’était contenu, tant qu’il avait eu de l’espoir, à peine le vit-il évanoui, qu’il n’écouta plus que ses premiers desseins ; et pleinement