Page:Sade - Aline et Valcour, ou Le roman philosophique, tome 3, 1795.djvu/40

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

existe, et que cette occasion singulière, enfin, de faire tout naturellement capturer notre charmante Aline, au lieu de la dulcinée du fils de notre gentilhomme en colère. Hein… qu’ose-tu dire ?… Ose tu prétendre à présent, que ce n’est pas une main divine, qui vient mettre à la fois dans nos lacs ces deux touchantes créatures.

Or, comme on est maintenant aux prises, et que je ne doute nullement de la réussite, il est à-propos que je t’indique la marche, et que je t’esquisse le plan de nos projets.

Suivant mon calcul, Aline sera le 21 ou le 23 aux bénédictines de Lyon. Comme j’ai écrit à l’abbesse, qui est de mes amies, pour qu’on la tienne très-à-l’étroit jusqu’à notre arrivée, nous la laisserons une semaine ou deux, pour nous assurer de l’autre ; le vieux comte Breton m’a eu l’air de se soucier, on ne sauroit moins, de cette demoiselle de Kerneuil, qu’il a plu à son fils d’enlever. Pourvu que je l’en débarrasse, il est content,