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manda Clémentine à Laurentia ? — Un événement affreux arrivé avant-hier, le coupable n’ayant pu soutenir l’horreur de son crime, est venu l’avouer lui-même. C’est un des premiers seigneurs de la ville, je suis surprise que vous n’ayez pas entendu parler de cela, tout s’est passé à une demie lieue d’ici, précisément du côté d’où vous venez. — oh ciel dis-je, je parie que nous avons vu la victime… Et que cette infortunée jeune fille… — Une fille assassinée, vous l’avez vue ? — Oui. — C’est celà, c’est celà… Oh l’histoire vous fera frémir… Mais que vois-je ?… Cachez-vous mignones, voilà deux cordeliers qui me font signe, nous les gênons, ils veulent s’introduire secrétement chez moi… Dînez en paix, j’irai vous tenir compagnie au dessert, et vous faire part de cette sanglante aventure. La duègne sortit… les cordeliers entrèrent… Nous dinâmes, et à peine eûmes-nous fini que Laurentia reparut ; écoutez-moi, nous dit-elle, je vais vous raconter la cause de la fin tragique de ce gentilhomme que