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un sénat. Là, toutes les discussions se termineront à l’amiable, les jugemens des arbitres deviendront les loix des états, et si les temporisations proposées ne leur plaisent pas, dix députés par république viendront se battre en personne, sans exposer des millions d’hommes à s’égorger pour des intérêts qui sont rarement les leurs. — Ce projet fut rêvé jadis par un certain abbé de Saint-Pierre ; un français, qui l’écrivit au commencement de ce siècle, point du tout, chevalier. Je connais le livre dont vous parlez. Cet abbé ne partageait pas ainsi l’Europe, il y laissait tous les petits souverains qui l’agitent en la divisant, il ne réunissait pas comme moi, toutes les puissances, en attaquant ce qui leur nuit ; l’abbé de Saint-Pierre, en un mot, renonçait aux systêmes de l’équilibre, pour établir celui de l’union : moi je n’érige celui de l’union, qu’en consolidant celui de l’équilibre, et mon projet vaut beaucoup mieux. — Il n’assurerait pas la paix perpétuelle. — Toutes les fois qu’il