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aussi belles que celles de France ; des académies s’élèvent, de grands hommes sortent de leur sein ; les arts fleurissent, les sciences se cultivent, tous les ressorts de l’administration prennent de la vigueur et de l’élasticité… Eh ! non, non, la révolution que vous craignez ne s’opèrera pas, y pensa-t-on même, toute l’Europe s’y opposerait. — L’Europe ? elle serait ravie de vous voir écrasée ; elle ne mettrait pas plus d’obstacle à votre invasion qu’elle n’en a mis au partage de la Pologne, et malgré le faible crépuscule que vous croyez entrevoir, vous êtes et serez encore long-tems la fable de toutes les nations du continent ; vos processions, votre fourberie, votre molesse vous en feront toujours détester. Il n’y a pas une de ces nations qui ne prêtât les mains à votre démembrement… Mais parbleu, commandeur, puisque nous voilà en train de politiquer, je veux vous faire part d’un projet ; faites-moi la grace de l’entendre… Je veux refondre l’Europe, je veux la réduire à quatre seules républiques dési-