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Cependant mes résistances invincibles la contraignirent à se venger ; elle crut assurer sa victoire en piquant mon orgueil ; elle attaqua Clémentine, y trouva plus de facilité, et ne fit naître en moi d’autres sentimens que de la pitié pour toutes deux. Mon ardente compagne, le sang brûlé long-tems sous la zône, sans principes comme sans vertu, et qui ne devoit qu’à mes conseils et à mon amitié d’avoir été préservée de corruption jusqu’alors, ne tint pas aux sollicitations de la bohémienne. Cette liaison qui prit d’abord avec la plus grande violence, me donna pourtant toutes les inquiétudes de l’amitié et quelqu’autres qui n’étaient relatives qu’à moi ; j’étais fâchée de voir ma compagne engagée dans ce désordre. Je connaissais assez la chaleur de sa tête, pour craindre qu’une telle intrigue, en amusant à la fois son tem-

    affreux, puisque Sapho s’immortalisa bien plus par ce désordre que par ses vers ; pourquoi ne conviendrait-on pas de nommer saphotisme ce travers singulier du libertinage des femmes.