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Dès que Brigandos eut fini de parler, Cortilia lui dit que le souper était prêt. Nous nous mîmes à table, et partîmes dès le lendemain. Nous nous rassemblâmes à l’heure du dîner, dans un assez gros bourg où nos gens vendirent au peuple des ceintures d’herbes, composées d’aconit, pour les maux de cœur ; d’orchis, pour remédier à l’impuissance ; de palma-christi, pour les maux de jointures ; de dentaire, pour les maux de bouche ; et de colutée, pour les maux de vessie. Dona Cortilia dit la bonne aventure à tous ceux qui se présentèrent ; Clémentine à qui l’on avait prêté une guitare, la pinça agréablement, et nous dansions Castellina et moi, en jouant du tambour de basque ; pendant ce tems, nos hommes s’égaraient dans les granges, et gagnaient les devants ; ils firent ce jour-là de si bonnes captures, que lorsque nous nous réunîmes le soir, ils nous montrèrent plus de provisions qu’il n’en eût fallu pour quatre troupes comme la nôtre. Fiorentina qui n’avait pas toujours dansé, montra