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Nous faisons encore, j’en conviens, quelqu’autres mauvaises actions, nous employons des simples dangereux ; mais c’est notre commerce, c’est notre façon d’attirer à nous des biens qu’on ne nous donnerait sûrement pas sans cette ressource, et avec des êtres méchans, il faut bien être méchant pour vivre, il y a trop de risque d’être seul bon dans un siècle absolument pervers. Les maléfices que nous nous permettons avec nos secrets, consistent d’abord dans quelques maladies vétérinaires : lorsqu’une compagnie de maltotiers nous soudoie, par exemple, pour mettre la cherté sur un genre de bestiaux quelconque. En rendant cette espèce rare, nous faisons la fortune de l’accapareur, et nous vivons ; car, remarquez-le bien, nous n’aspirons qu’à vivre, et c’est la première de toutes les loix. — Nous ne desirons plus rien au delà des besoins de la vie, quand nous avons assez, nous nous reposons. — Nous faisons la charité quand nous avons trop. La seconde espèce de mal que nous tolé-