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loi fût sur cet article, nous la restreignons parmi nous. Nous permettons les alliances où l’égalité d’âge semble être une preuve de la permission qu’en donne la nature… Jamais un père n’épouse sa fille, jamais un fils ne souille le lit de sa mère[1].

  1. Saint-Thomas objecte seulement contre la sorte d’inceste dont il s’agit ici, que si les frères s’alliaient à leurs sœurs, il en résulterait un trop grand amour dans les ménages, amour qui deviendrait alors par sa trop grande force, contraire à la chasteté ; on a peu de chose à dire contre ce qu’on a dessein de réfuter, quand on est réduit à employer de tels sophismes ; c’est donc à dire, d’après Saint-Thomas, que l’inceste est vicieux parce qu’il nait de lui ce qui fait la plus grande perfection des mariages ; avouons-le, il est absolument impossible de trouver un argument légitime contre ces sortes d’alliances, mais il est aisé de prouver en revanche quelle foule de vertus il en résulterait.