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Reconnoissant pourtant le tort que nous avons eu de nous priver de nos forces en nous dispersant ainsi par petites troupes ; l’injustice d’employer la violence pour ravir les possessions d’autrui, et pleinement convaincus du mal qu’il y a à répandre le sang des hommes, nous nous contentons de la filouterie, nous n’employons jamais que l’adresse pour corriger les torts de la fortune[1].

Nous nous permettons l’inceste, cela peut-il être autrement parmi un peuple dis-

  1. Des loix très-sages punissaient en Sirie bien plutôt celui qui par défaut de soins, exposait ses effets à la tentation, que celui qui les dérobait ; celui qui manque et qui prend ce qu’il trouve, fait, à fort peu de choses près, ce qu’il a dû ; mais celui qui laisse ce qu’il possède à l’abandon, est loin de faire ce qu’il aurait dû faire, et mérite, par conséquent, une punition, bien plutôt que l’autre. Voilà comme raisonnaient les Siriens.