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Comme tout ce que nous voyons n’est que vice et qu’imperfection, nous ne pouvons l’attribuer qu’à un être faux, traître et féroce qu’il faut calmer par des prières, et auquel il ne faut jamais rendre aucun acte de grace, parce que le bien qui nous arrive est notre ouvrage, et qu’il n’y a que le mal qui soit le sien ; ce n’est donc pas dieu que nous vous avons fait abjurer, ce sont seulement les qualités d’un dieu bon, parfaitement insupposables, et les superstitions catholiques, trop opposées à la raison pour pouvoir être un instant reçues. Tout ce que vous avez fait hier ne porte que sur cela ; ainsi vous n’avez point renié dieu comme on nous accuse de le faire à nos catécumènes, vous êtes seulement convenu avec nous, qu’un monde imparfait ne pouvait être l’ouvrage que d’un être imparfait, que l’être parfait était une chimère dont l’érection était impossible au centre de l’imperfection. Venons à nos mœurs.

Nous nous permettons le vol et l’inceste,