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déjà parlé, était la doyenne des femmes ; elle paraissait âgée de quarante ans ; elle était belle, fraîche, les yeux extraordinairement vifs et assez bien faite, quoique peu grande ; Castellina était la plus jolie des six, elle avait seize ans, la taille leste et bien prise, une peau assez blanche pour résister au hâle perpétuel où l’exposait son métier ; de très-beaux yeux, cheveux châtains, les yeux bruns et très-animés, l’air de l’intérêt et de l’innocence dans la phisionomie, emblêmes sûrs de toutes les qualités de son cœur : elle était fille de Brigandos, chef de la compagnie, et avait un frère dans la troupe d’environ vingt ans, taillé comme Hercule, et la figure la plus agréable et la plus animée : on l’appelait Rompa-Testa, c’était un de nos meilleurs et de nos plus braves soldats, le même que nous avions trouvé endormi et qui nous avait introduit dans la masure ; une petite fille de treize ans, nommée Florentina, brune, espiègle, spirituelle et vive, était après Castellina ce que