Page:Sade - Aline et Valcour, ou Le roman philosophique, tome 3, 1795.djvu/265

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

nous demanda ce qu’il pourrait faire maintenant pour notre service ; permettez, dit Clémentine, qu’avant de vous répondre, je consulte un instant mon amie, et aussitôt, pour nous laisser plus libres, ils se mirent tous à l’écart.

Doutes-tu un instant, me dit Clémentine, que le ciel, aux inspirations duquel tu ajoutes tant de foi, nous ait fait tomber ici, dans d’autres vues que celle d’y trouver de l’adoucissement à nos maux, et après toutes les honnêtetés de ces bonnes gens, consentirais-tu à les quitter ? — Quelque répugnance que j’éprouve à me trouver en telle compagnie, répondis-je, il est certain que s’ils vont à Madrid, le plus court est pour nous de les suivre, mais s’ils s’en détournent,… je l’avoue,… je ne les accompagnerais qu’avec peine ; j’aspire autant que toi, sans doute, à revoir Madrid, reprit Clémentine, je me flatte d’y retrouver ma mère et des connaissances, je jouis de l’idée de t’y être utile. Ainsi nos intentions étant à toutes deux les mêmes, il faut demander