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rance qui les adoucit aussi-tôt. Plus sont affreux nos revers ici-bas, plus sera divine et douce la récompense qu’il nous en prépare… Éprouvé par tant de traverses ne sera-t-il pas bien plus doux ce bonheur éternel où nous devons prétendre !… Ah ! descends au fond de ton cœur, même en ce cruel instant d’abandon où ton injustice outrage l’éternel, tu sentiras sa voix te ranimer encore… Ô mon amie ! voilà l’être consolateur que j’offre à ton esprit ; voilà celui qui t’ouvre les bras… implorons-le par nos actions, je t’abandonne les paroles et les simagrées, je t’abandonne les cultes et les autels, mais que nos cœurs, créés à son image, le servent au moins par des vertus. — Je ne crois pas plus aux vertus, qu’à ton Dieu, dit Clémentine, en versant des larmes amères, j’adopterai des vertus quand j’aurai de quoi vivre, je croirai en Dieu quand je ne verrai plus que du bien sur la terre.

En ce moment on frappa assez rudement à la porte, et comme nous étions encore