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geâmes le quai, nos Galègues, marchant à peu de distance de nous, furent à-peu près toujours sous nos yeux, mais comme ils allaient beaucoup plus vite, la foule nous les fit bientôt perdre de vue, et insensiblement nous ne les apperçumes plus. En ce moment, survint un embarras prodigieux, c’était le roi qui passait en carrosse de cérémonie, pour se rendre dans un couvent, où une demoiselle de la plus haute qualité, allait prendre le voile. Le peuple s’étouffait pour contempler ce sot spectacle, Clémentine voulut s’arrêter comme les autres, nous regardâmes, et pendant que nous jouissions de ce vain plaisir populaire, on travaillait à nous plonger dans le désespoir, les rues dégagées, nous avançames, instruites de notre route, nous appercevions déjà le clocher du couvent de San Benté, maison religieuse, en face de laquelle est située l’auberge de Boulnois, vers laquelle nous nous dirigions, nous arrivons enfin.

Menez-nous à l’appartement que nous vous avons envoyé commander par trois