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reur, pour les maintenir dans ses bonnes graces ; il me comprit ; je le pressai de plus en plus, il se rendit sans difficulté, et m’accorda tout ce que je voulais ; mais c’était pour la dernière fois, ajoutait-il, que j’obtenais sur lui quelqu’empire, si je ne me décidais à le rendre heureux. Il ne voulait plus attendre ; jamais femme n’avait eu de lui ce que j’en recevais ; il fallait, continuait-il, que ma puissance fût aussi forte que celle du serpent qui avait créé la terre[1]. Mais c’était fait, le jour où les Portugais signeraient leur alliance avec lui, devenait celui de son triomphe sur leur négociatrice, et il me le déclarait d’une manière à ce que je dus m’attendre à de la violence, si je ne consentais pas de bonne grace… Comme j’avais tout, je ne refusai rien, et l’on ne s’occupa plus que de ce projet à la cour de ben Maacoro. Il trouva

  1. On doit se rappeler ici la Mithologie de ces peuples, détaillée par Sarmiento.