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de l’amour ; l’enfant mutin brise le hochet qui l’amuse ; il jouit, en le pulvérisant, et répand bientôt des larmes amères sur les débris de sa fureur. Tel est l’amour, et tels sont ses effets ; tels sont ces débordemens incroyables, tantôt impurs, tantôt cruels, mais toujours enfans de la nature,… que le sot ignore, que l’épais rigoriste punit, et que le philosophe respecte, parce que lui seul connaît le cœur humain, et que lui seul en a la clef. Tout ce qui ne ressemble pas à cet homme sage, s’étonne à tout moment des effets réunis du cœur et de l’esprit ; et comme il n’y a rien de si ordinaire que d’avoir l’un fort bon, et l’autre très-mauvais, lorsque tous deux agissent à-la-fois. On voit souvent dans les actions du même être, une foule de vices liés à des vertus ; on se rejette sur les contradictions naturelles à l’homme ; sans voir qu’il s’en faut bien que ce qui arrive, soit le fruit de l’inconséquence, mais seulement les effets réunis des deux