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lui avais fait paraître de le captiver uniquement. Mon but était bien moins de maîtriser ses caprices, que de l’empêcher de me prendre pour en être l’objet ; et dans cette intention je ne devais pas trop contraindre ses desirs : plus je leur eu prescrit des bornes, plus ils fussent devenus dangereux pour moi ; je trouvai enfin un excellent moyen de leur donner de l’issue, en conservant toutes les apparences de la délicatesse que je m’étais d’abord imposées.

Un jour qu’il m’avait promenée dans les plus secrets appartemens de son harem, qu’il en avait fait paraître toutes les femmes devant moi, il me proposa de me montrer celui de ses mignons… Je l’y suivis pour ne pas lui déplaire. Quand il eut un instant amusé son orgueil et son intempérance à me faire voir l’espèce d’hommage indécent qui lui était rendu, dès qu’il paraissait dans ce lieu d’horreur et de corruption, l’infâme osa me demander si je lui permettais cette sorte de