Page:Sade - Aline et Valcour, ou Le roman philosophique, tome 3, 1795.djvu/182

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

cepta le premier point, mais se rendit très-difficile sur le second. Je crus voir qu’il espérait triompher plutôt de moi en nous séparant. Ce ne fut qu’avec des peines extrêmes, en le menaçant de ne le jamais aimer, que je parvins à obtenir que Clémentine ne me quitterait point ; et la chose accordée, nous sortimes enfin, suivies de deux femmes esclaves que le roi nous donnait pour nous servir.

Telle était, mon cher Sainville, dit Léonore, en s’adressant à son époux, telle était la cause du trouble que vous remarquâtes le lendemain dans l’air du monarque, changement qui vous fit craindre sa disgrace, et occasionna votre fuite.

Oh ! quel homme, me dit Clémentine, dès que nous fûmes seules !…Quelles gigantesques proportions !… je n’ai jamais rien vu de semblable. Il n’y a pas de filles en Europe, qui puisse devenir la femme d’un tel personnage. Oui,… oui, ris, poursuivit-elle, en me voyant éclater ; j’aurais bien voulu qu’il t’en fit autant, tu n’aurais