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plus actives, étayées par celles de la religion, et que celui qui sert bien son dieu, n’en aimera que mieux ses semblables ;… quelques larmes coulèrent ici des beaux yeux de cette mère tendre,… ceux d’Aline se mouillèrent aussi, elle tenait les mains de sa sœur, elle la regardait avec cette pitié douce qui s’allarme pour tout ce qui ne lui ressemble pas ; non, que cette chère fille s’imagine être mieux qu’une autre ; mais elle est persuadée de ses maximes, elle y croit lié le bonheur présent et futur. L’être qui ne les adopte pas, lui présente l’idée du malheur, et cet aspect afflige toujours une ame aussi délicate que la sienne.

Le comte vit bien que sa médiation devenait nécessaire à rétablir la paix dans les esprits ; madame, dit-il à la présidente, les erreurs de Léonore ne sont point vos fautes, elles ne doivent vous donner aucun remord, il faut la plaindre sans essayer de l’en faire revenir, vous n’y réussirez pas, il n’y a rien à quoi l’on tienne comme à ses idées sur la religion, vous savez que les