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mêler des garçons. Ne crains rien, me dit Sarmiento, il ne s’en rapporte qu’à ses yeux, pour le choix de ce gibier ; les tributs moins nombreux, n’arrivent que dans son palais, et les choix ne sont jamais faits que par lui. Tout en causant, Sarmiento me promenait de chambre en chambre, et je vis ainsi la totalité du palais, excepté les harems secrets, composés de ce qu’il y avait de plus beau dans l’un et l’autre sexe, mais où nul mortel n’était introduit.

Toutes les femmes du Prince, continua Sarmiento, au nombre de douze mille, se divisent en quatre classes ; il forme lui-même ces classes à mesure qu’il reçoit les femmes des mains de celui qui les lui choisit : les plus grandes, les plus fortes, les mieux constituées se placent dans le détachement qui garde son palais ; ce qu’on appelle les cinq cens esclaves est formé de l’espèce inférieure à celle dont je viens de parler : ces femmes sont ordinairement de vingt à trente ans ; à elles appartient le service