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drais facilement, par son moyen, la langue de Butua ; que le Portugais me mettrait au fait de mes fonctions à la cour, et qu’on ne me laissait la vie, qu’aux conditions que je les remplirais. Je m’inclinai, et nous nous retirames.

Sarmiento m’apprit de quelles espèces étaient ces fonctions ; mais préalablement il m’expliqua différentes choses nécessaires à me donner une idée du pays où j’étais. Il me dit que le royaume de Butua était beaucoup plus grand qu’il ne paraissait ; qu’il s’étendait d’une part, au midi, jusqu’à la frontière des Hottentots, voisinage qui me séduisit, par l’espérance que je conçus, de regagner un jour par-là, les possessions hollandaises, que j’avais tant d’envie d’atteindre.

Au nord, poursuivit Sarmiento, cet État-ci s’étend jusqu’au royaume de Monoemugi ; il touche les monts Lutapa, vers l’orient, et confine, à l’occident, aux Jagas ; tout cela, dans une étendue aussi considérable que le Portugal. De toutes les parties