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tures, le culte qui n’est dû qu’à eux. Il est absurde d’accorder de l’autorité aux femmes, très-dangereux de s’asservir à elles ; c’est avilir son sexe, c’est dégrader la nature, c’est devenir esclaves des êtres au-dessus desquels elle nous a placés. Sans m’amuser à réfuter ce raisonnement, je demandai au Portugais où le prince avait acquis ces connaissances sur nos nations. Il en juge sur ce que je lui ai dit, me répondit Sarmiento ; il n’a jamais vu d’Européen, que vous et moi. Je sollicitai ma liberté ; le prince me fit approcher de lui ; j’étais nud : il examina mon corps ; il le toucha par-tout, à-peu-près de la même façon qu’un boucher examine un bœuf, et il dit à Sarmiento, qu’il me trouvait trop maigre pour être mangé, et trop âgé pour ses plaisirs… Pour ses plaisirs, m’écriai-je… Eh quoi ! ne voilà-t-il pas assez de femmes ?… C’est précisément parce qu’il en a de trop, qu’il en est rassasié, me répondit l’interprète… Ô Français ! ne connais-tu donc pas les effets