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de lingots, fruits précieux de l’amitié de Zamé, et s’inondèrent des larmes de ma reconnaissance, en examinant ces trésors. Comme ces lingots me parurent purs, entièrement dégagés de parties terreuses et fondus en barre, j’imaginai qu’ils ne pouvaient être le résultat d’une fouille faite pendant ma course dans l’intérieur des terres, mais bien plutôt le reste des trésors qui avaient servi à Zamé dans ses vingt années de voyage. Je n’avais point encore vuidé la cassette ; je le fis pour compter les lingots… J’allais les estimer, lorsque je trouvai un papier au fond, où l’évaluation était faite, et qui m’apprit que j’en avais pour sept millions cinq cent soixante-dix mille livres, argent de France… Juste Ciel ! m’écriai-je, me voilà le plus riche particulier de l’Europe ! Ô mon père ! je pourrai donc adoucir votre vieillesse ! je pourrai réparer le tort que je vous ai fait ; je vous rendrai heureux, et je le serai de votre bonheur ! Et toi ! unique objet de mes vœux, ô Léonore ! si le Ciel me permet