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la paresse ou de la misère, et par-tout la plus douce influence d’un gouvernement sage et tempéré.

Il n’y a ni bourg, ni hameau, ni maison séparée dans l’isle ; Zamé a voulu que toutes les possessions d’une province fussent réunies dans une même enceinte, afin que l’œil vigilant du commandant de la ville pût s’étendre avec moins de peine sur tous les sujets de la contrée. Le commandant est un vieillard qui répond de sa ville. Dans toutes est un officier semblable, représentant le chef, et ayant pour assesseurs deux autres vieillards comme lui, dont un toujours choisi parmi les célibataires, l’intention du gouvernement n’étant point qu’on regarde cette caste comme inférieure, mais seulement comme une classe de gens qui, ne pouvant être utile à la société d’une façon, la sert de son mieux d’une autre. Ils font corps dans l’État, me disait Oraï ; ils en sont membres comme les autres, et mon père veut qu’ils aient part à l’administration… Mais, dis-je à ce jeune homme, si le célibataire n’est