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artisans des manufactures, etc. Les premiers ont des terres comme les autres citoyens, et pendant que l’État les employe, il est chargé de faire cultiver leurs biens et de leur en rassembler les fruits chez eux, afin que ces ouvriers se trouvent débarrassés de tous soins lors de leurs travaux. Les mains employées à cela, sont celles des célibataires. Ceci demande quelques éclaircissemens.

Il exista dans tous les siecles et dans tous les pays, une classe d’hommes qui, peu propre aux douceurs de l’hymen, et redoutant ses nœuds par des raisons ou morales ou physiques, préfèrent de vivre seuls aux délices d’avoir une compagne ; cette classe était si nombreuse à Rome, qu’Auguste fut obligé de faire, pour l’amoindrir, une loi connue sous le nom de Popea. Tamoé, moins fameuse que la république qui subjugua l’univers, a pourtant des célibataires comme elle, mais nous n’avons point fait de loix contr’eux. On obtient aisément ici la permission de ne point se marier, aux