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et sont servis par les jeunes élèves, afin d’accoutumer ceux-ci au respect et aux soins qu’ils doivent à la vieillesse. Le même arrangement existe pour les femmes. Le surplus de l’un et l’autre sexe, s’il y en a, trouve un asyle dans ma maison. Mon ami, j’aime mieux cela qu’une salle de bal ou de concert ; je jette sur ces respectables asyles un coup-d’œil de satisfaction, bien plus vif que si ces édifices, ouvrage du luxe et de la magnificence, n’étaient bâtis que pour des rendez-vous de chasse, des galeries de tableaux ou des muséums.

Permettez-moi, lui dis-je, une question : je ne vois pas bien comment vivent vos artisans, vos manufacturiers ; comment se fait dans la nation le commerce intérieur de nécessité.

Rien de plus simple, me répondit le législateur de ce peuple heureux, nous avons des ouvriers de deux espèces : ceux qui ne sont que momentanés, tels que les architectes, les maçons, les menuisiers, etc., et ceux qui sont toujours en activité, tels que les