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aiguillon que la gloire, d’autres peines que quelques privations, par ces sages procédés, continua-t-il, on ménage ces plantes délicates et précieuses tout en les cultivant ; on ne les énerve pas, on ne les accoutume pas à se blaser aux punitions, et on n’éteint pas leur sensibilité. Les poulains les plus difficiles et les plus fougueux, disait Thémistocle, deviennent les meilleurs chevaux quand un bon écuyer les dresse. Cette jeune semence est l’espoir et le soutien de l’État, jugez si nos soins se tournent vers elle.

Il y a dans chacune de ces maisons, poursuivit Zamé, cinquante chambres destinées pour les vieillards, veufs, infirmes ou célibataires. Les vieux hommes qui ne peuvent plus soigner la portion de bien que leur confie l’état, qui ne se sont point remariés, ou qui sont devenus veufs de leur seconde femme, ou ceux qui dans le même cas de vieillesse ne se sont point mariés du tout, ont dans la maison d’éducation masculine un logement assuré pour le reste de leurs jours. Ils vivent des fonds de cette maison,