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aux vertus nécessaires à l’emploi où on les destine.

Il y avait près de trois mille filles dans la maison que nous visitâmes ; elles étaient de même divisées en trois classes d’âges, semblables à celles des garçons. L’éducation morale est la même ; on retranche seulement de l’éducation physique des hommes, ce qui n’irait pas au sexe délicat que l’on élève ici ; on y substitue les travaux de l’aiguille, de l’art de préparer les mets qui sont en usage chez eux, et de l’habillement. Les femmes seules à Tamoé se mêlent de cette partie ; elles font leurs vêtemens et ceux de leurs époux ; les habits de la maison d’éducation des hommes se font dans celle des filles, les veuves ou les répudiées font ceux des célibataires.

C’est une folie d’imaginer qu’il faille plus de choses que vous n’en voyez à l’éducation des enfans, me dit Zamé ; cultivez leurs goûts et leurs inclinations, ne leur apprenez sur-tout que ce qui est nécessaire, n’ayez avec eux d’autre frein que l’honneur, d’autre